Vahine

"Vahine songeuse"

Fusain sur papier (circa 1950)

21 x 27 cm

Collection GL - France

Les vahine * n'ont bien sûr pas laissé Jacques BOULLAIRE insensible. Il a parfaitement su rendre leur beauté teintée de mélancolie.

"Petit à petit il sait par coeur ces fronts bombés, ce nez dont la racine s'efface entre les yeux et le potelé unique des épaules voluptueuses qui s'allongent en fuseau vers le coude, cassé en arrière à force de s'appuyer sur le bras tendu. Quand toutes ces lignes se trouvent réunies sur un même individu de la manière la plus accusée, il reconnaît avec jubilation le plus pur type de la race maorie, et il en fait son modèle préféré. Plus tard, il créera sans modèles des hommes et des femmes qui seront la synthèse du type polynésien. Plus vrais que les vrais. Il ne cherche pas à embellir la massive attache des chevilles, ni les pieds épatés, orteils écartés, bien plantés : il n'essaye pas, comme beaucoup en seront tentés, d'apporter notre conception conventionnelle de la grâce à la parfaite élégance naturelle des Tahitiens. Il ne fait pas du joli".

Aiu BOULLAIRE-DESCHAMPS in Boullaire et l'Océanie (texte d'introduction de Carnet de croquis II, publié aux éditions Le Motu).

* En tahitien, "vahiné" (qui signifie femme) s'écrit "vahine" et ne prend pas la marque du pluriel.